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lundi 24 mars 2025

La quête de Sakura

Un beau matin de printemps, Sakura décida de partir vers le levant pour chercher la fleur de cerisier dont elle portait le nom.

Vêtue du kimono ancestral, les cheveux relevés en chignon, portant le katana de son clan, elle marcha le plus souvent à l’écart des lieux habités.

Elle demanda l’hospitalité dans un monastère, ce qui lui fut accordé à condition de se défaire de son arme.

Elle cacha le précieux katana dans un arbre creux et se laissa conduire dans une cellule monacale où elle passa une nuit apaisée après avoir mangé un bol de riz aux liserons d’eau et bu un pichet d’Amazaké au yuzu, riz fermenté sans alcool et rafraîchissant.

Elle rêva qu’un cerisier géant s’était emparé de son âme et qu’un dragon tentait de l’emporter dans ses griffes puissantes.

Après des ablutions et un petit déjeuner composé de riz blanc, de soupe de miso et du poisson grillé, elle reprit sa route. En guise d’adieu, elle offrit à ses hôtes des pièces d’or qui faisaient partie de son héritage.

Elle n’oublia pas son précieux katana destiné à faire fuir les agresseurs en tout genre.

Dans sa boite à bento garnie par les moines, Sakura trouva deux onigris (triangles de riz cuit entourés d’une algue nori) et des gâteaux de riz gluant ou mochis.

Elle s’en régala à midi et but de la limonade en carafon bouché.

Alors que Sakura rangeait méticuleusement les reliefs de son repas dans sa boite laquée, un violent orage éclata, la laissant dans l’incapacité de se protéger. Elle courut aussi vite qu’elle le put et eut la chance de trouver une chaumière qui semblait abandonnée.

Sakura alluma un feu dans la cheminée, se sécha rapidement et changea de vêtements.

La maison était propre, rangée et avait un mobilier suffisant pour une halte. Sans doute était-elle conçue pour permettre à un promeneur pris au dépourvu en cas de mauvais temps de trouver un refuge habitable et réconfortant.

Des conserves, de la viande et du poisson marinés, des fruits frais garnissaient une étagère et Sakura pensa qu’elle ou un hôte égaré dans la tourmente étaient sans doute attendus.

«  On dirait qu’un bon génie guide mes pas : ne serait-ce pas l’esprit de ma famille qui soutient ma recherche de fleur de cerisier, bijou de mon âme » pensa-t-elle et pour lui répondre, une douce musique envahit la chaumière et elle se glissa sur le futon proche de la pièce principale où elle s’endormit rapidement.

Au réveil, l’atmosphère était quasi familiale. L’esprit de ma mère ne s’y prendrait pas autrement se dit Sakura en constatant qu’un bain chaud parfumé au jasmin l’attendait. La toilette et la coiffure de sa belle chevelure entremêlée de perles lui donnèrent un regain de vitalité.

Elle mangea le petit déjeuner avec appétit. Tout était parfait et une geisha au profil délicat se montra pour l’aider à trouver la clef du bonheur parfait.

Elle ne parla pas mais chanta et dansa avec une telle grâce que Sakura, émue, sentit son cœur s’envoler comme lestés par des ballons multicolores.

Après ce moment de rêve absolu, elle s’équipa pour le voyage, constata que sa boite à bento était garnie de denrées long trajet et elle partit après avoir offert quelques pièces d’or à la geisha qui s’inclina profondément en guise de remerciement.

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