Le bonheur de serrer dans ses bras une poupée de chiffon est rare et pourtant chaque enfant, fille ou garçon, devrait pouvoir connaître un tel transfuge du rêve puisqu’il est empreint d’amour.
Une poupée de chiffon, c’est rassurant, ça ne se casse pas comme les poupées de porcelaine, ça ne joue pas à la grande dame comme la poupée Barbie qui se pavane dans une maison USA, moderne et confortable.
Une poupée de chiffon, c’est fait pour être câliné !
Ces poupées, des femmes inventives, maternelles et aimantes, les ont fabriquées façon patchwork avec des chutes de tissu, de la feutrine, de la laine et beaucoup d’amour et de patience.
On les aime, on les serre sur son cœur, on les glisse dans le lit pour que naissent les rêves.
Je n’ai jamais eu de poupée chiffon mais un jour, un rhumatologue m’a dit avec une certaine agressivité nuancée de reproche que j’étais une véritable poupée de chiffon, faute de muscles.
Pour me consoler, un ami m’a rassurée en déclarant que cette apostrophe belliqueuse pouvait être perçue comme un compliment.
Esope considérait la langue comme la meilleure et la pire des choses à la fois , la pire puisqu’avec des mots on pouvait déclencher une guerre et la meilleure puisque les chefs étoilés et les cuisiniers (e) maison rivalisent d’excellence pour présenter un plat délicieux.
De même, la poupée de chiffon peut être vue comme un pis-aller pour une famille modeste dénuée de moyens propices à l’achat d’une luxueuse poupée mais aussi comme un acte d’amour.
En ce qui me concerne, J’ai mené mon petit bonhomme de chemin, stylo à la main et je ne regrette pas les années dédiées à la recherche et à l’écriture.
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