Lorsqu’elle parvint aux abords de la bambousaie, Brise d’été perçut un parfum et une musique ineffables.
S’attendant à sa venue, Xénia avait préparé une table garnie de gourmandises salées et sucrées et d’une théière en argent avec des verres filés or.
Les deux femmes prirent place et dégustèrent le repas d’amitié. Brise d’été offrit à son hôtesse une bague à l’effigie du royaume avec sa devise : « Vaincs ou meurs ».
« Voilà une belle devise digne d’un grand souverain » dit la gardienne du lotus et elle frappa dans ses mains.
Le dragon déposa sur la table débarrassée de ses reliefs une fleur de lotus en nacre faisant office de boîte à musique.
« C’est mon offre dit la guerrière. Si elle vous convient, vous l’emportez mais si vous voulez vous emparer de notre fleur grandeur nature, vous serez obligée de nous combattre, le dragon et moi-même ».
Brise d’été prit le temps de la réflexion puis elle déclara que ce bibelot, aussi charmant fût-il, ne pourrait satisfaire leur souverain.
Elle se prépara donc au combat.
Un nuage pourpre embrasa la clairière, obligeant la jeune femme à user de son sabre à l’aveugle. Elle eut la chance d’atteindre le dragon en plein cœur. Il s’effondra à ses pieds, ses anneaux mourant un à un en rendant un son lugubre.
Xénia apparut, tenant la fleur de lotus dans ses mains passées au henné.
« Je m’incline devant ta vaillance, Brise d’été ! Je renonce à te combattre et t’offre le lotus de la victoire ; tu pourras le remettre à ton souverain et je te donne également sa reproduction miniature. Conserve la à ton chevet et elle te portera bonheur ».
Sur ces mots, elle disparut.
Brise d’été, nantie du lotus sacré, le sien reposant dans une bourse contenant des objets personnels, rejoignit ses compagnons qui la félicitèrent chaudement.
Ossian donna le signal du retour.
On préserva le lotus qui rayonnait en lançant des flammes roses en le plaçant sous une cloche de cristal et en le confiant à Brise d’été.
Lorsqu’ils parvinrent à la hauteur du monastère, Tenshi fut dépêché pour les informer de leur victoire. Ange, féru en arts plastiques avait reproduit la fleur sur une feuille à dessin. Ce fut le cadeau destiné au monastère. Brise d’été avait préparé des crêpes lors d’un arrêt dans un domaine opulent où on les avait reçus chaleureusement.
Les compagnons, suivis à distance par Tenshi auréolé du bonheur donné aux moines, firent un retour triomphal à la cour du roi Akira.
Ce dernier plaça le lotus au milieu de la table ovale et décora Brise d’été de l’ordre du lotus, distinction créée pour la circonstance.
Le soir venu, le prince Séraphin dénoua les cheveux de sa dame d’amour et lui offrit sa tendresse en espérant que son épouse chérie lui donne une lignée digne de sa vaillance, de sa bravoure et de sa beauté.
« Ma douce Brise d’été, ma victoire, mon chant d’amour perpétuel, je suis si heureux que mon cœur risque d’éclater » murmura-t-il à sa douce aimée qui s’endormit dans ses bras au son de la musique du lotus placé à leur chevet.
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