Après s’être reposé, Noisette retourna à l’arbre creux et y trouva un recueil de poèmes de Pierre de Ronsard dédiée à la rose de ses amours, tour à tour prénommée Cassandre, Hélène et Marie.
C’était un poète de cour et il écrivait sur commande mais il arrivait que les intérêts du prince à qui il était attaché et les siens se confondent.
L’ouvrage était bien personnel et des poèmes entiers ou des vers célèbres sont encore connus de nos jours.
« Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie » vient aux lèvres spontanément lorsque l’on veut évoquer l’inexorable fuite du temps.
Pour sa part, Noisette eut un coup de cœur pour le poème intitulé Mignonne, allons voir si la rose dont la première strophe accélérait les battements de son cœur :
« Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vôtre pareil ».
Noisette s’en alla à la rencontre de sa rose et, la main sur le cœur, lui parla avec tant de flamme que la rose perdit quelques pétales et laissa couler des larmes de rose qui devinrent des perles.
Noisette recueillit les perles et les pétales qui se transformèrent en fleurs de nacre et il offrit à sa rose d’amour le diamant qu’Elfie avait taillé et inséré dans une parure en or fin.
La rose le remercia pour ce cadeau hors du commun et elle se pencha pour effleurer la chevelure bouclée du lutin d’un baiser mais ô surprise, elle dut se redresser car Noisette, conformément aux dires de la coccinelle, avait à présent la taille d’un homme pour avoir parlé avec son cœur.
Ils formaient à présent un beau couple et la princesse Rose prit la main de son prince charmant pour le conduire dans son palais où l’on prépara des noces qui laisseraient les participants dans le rêve absolu.
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