Je vis dans un royaume où les oiseaux sont les rois. Je les observe à l’abri de notre maison de bois par la baie vitrée de la pièce centrale.
Mésanges, rouges-gorges, piverts, pies et autres oiseaux rares sautillent en toute liberté sur la pelouse près des rosiers qui grimperont bientôt sur les arceaux d’une tonnelle.
Les princes et les princesses du royaume portent des sabots et ils évoluent dans un univers charmant où fleurit le raisin.
Au loin, les champs de maïs promettent l’abondance et la richesse.
Pas de troupeaux visibles mais nous savons que des amoureux de la nature élèvent des ovins, des caprins et des bovins en respectant les traditions et les exigences d’une modernité compétitive.
Un épisode réussi de la série Meurtres à …concernant la ville des trois rivières Mont de Marsan rendue célèbre jadis par Intervilles dans une joute face à Saint-Amand-les-Eaux, flamboyante cité picarde où j’ai enseigné, à l’ombre d’un beffroi en dentelle de pierre, a valorisé les produits-phares de notre région landaise, volailles labellisées, fromages, gâteaux millénaires, Armagnac, la plus ancienne eau de vie de France, foie gras, magrets de canard et autres délices gourmands.
Le célèbre marché de Saint-Sever mis à l’écran dans cet épisode a montré la magnificence de ce monde particulier voué au travail millénaire garant de la bonne santé d’une florissante région.
C’est ce monde paysan dans toute sa noblesse qui a séduit mon mari au point de l’inciter à quitter sa Bretagne natale où je tissais la toile celtique du rêve.
Devenus landais, nous avons modifié notre mode de vie, épousant les us et coutumes de la région en cultivant un potager destiné à la mise en conserves de maints produits de base garantissant une alimentation saine et équilibrée.
Dans notre royaume où les oiseaux sont rois, une seule ombre au tableau demeure cruellement ton absence, mon cher mari, appelé dans l’au-delà pour cultiver éternellement les champs de l’amour.