« Vole, oiseau de mon cœur, porte cette lettre à l’encre sympathique vers l’aimé ! Tu le reconnaîtras à son regard émeraude, à sa démarche altière et à ses mains griffées par les ronces qu’il a débroussaillées à la faucille.
Va, dis-lui que je l’aime et que mon âme se téléporte dans cette terre de granit où nous nous sommes aimés ».
L’amante se releva, porta la main à son cœur brisé et se promena, en pensée, dans le Val-sans-Retour où elle avait tant cherché les témoins de la Table Ronde, la légende qui l’aidait à développer son voile poétique.
Portant tour à tour le masque de Guenièvre, de Viviane, de Morgane et de toutes ces dames honorées dans les tournois, elle marcha d’un pas décidé vers le Tombeau de Merlin et se recueillit devant le tumulus et attendit que l’aimé la rejoigne sous le berceau de houx fleuri, autour du tapis de bruyère chéri par Victor Hugo.


