mardi 18 novembre 2025

Mille et une roses

 


Mille et une roses s’effeuillent en mon cœur et dans cette belle envolée de pétales parfumés, des princes s’évanouissent dans la nuit, me laissant seule et libre.

J’imagine une destinée à chacun de mes amis qui m’offrent en partant un peu de leur vie.

Un regard doux et aimant, des yeux malicieux, une chemise avec jabot de dentelles, une bille d’agate, voilà les trésors que je collecte pour faire le portrait de mes amours, vite disparu en revêtant un costume taillé dans les nuages.

Je voudrais suivre ces princes mais je reste rivée à ma table d’écrivain, pourvue d’encriers turquoise et de plumes d’oies sauvages.

Lorsque tous mes livres seront achevés, je pourrai les rejoindre dans leurs royaumes enchantés mais ils m’auront sans doute oubliée.

Alors je reviendrai à mon port d’attache et j’attendrai que renaissent les roses de mon cœur.

Dans le bleu de ses yeux

 

 



Dans le bleu de ses yeux à l’immensité océane et céleste, des voiliers blancs ont vogué en emportant nos rêves, nos chagrins et notre espoir.

La colombe de Noé a volé jusqu’à nous pour déposer à nos pieds le rameau d’olivier de la liberté retrouvée.

A nous, les concerts d’amour où les cœurs battaient jusqu’à rompre dans un spasme passionné.

Oui, les amis, ils reviendront, les beaux jours où l’on ne sortait masqué que pour le carnaval, à Venise si possible ou à Dunkerque pour les fiers descendants d’un corsaire victorieux sur les mers où il fallait aller à l’abordage.

Comme il aurait aimé cette vie de corsaire, notre Johnny et du reste, il a connu les moments palpitants des conquêtes.

Sur le parvis de Notre Dame, il a croisé plus d’une Esmeralda et il en a fait sa compagne, le cœur battant comme celui d’un adolescent qu’il est toujours resté, comprenant mal qu’on le quitte car pour lui, l’amour était à chaque fois éternel.

Dans le bleu de ses yeux, nous avons navigué et plus d’une femme s’est noyée pour ne pas avoir été aimée, même l’espace d’un instant, d’un battement de cils ou d’une pirouette sur une piste de bal.

Adieu Johnny ou plutôt à Dieu pour toujours !

 

Chanson de l' Aimée aux yeux d'or

 



Tes lèvres aux saveurs de mer et de miel cherchent les miennes, les trouvent et c'est un envol de papillons gracieux qui nous fait frémir de désir.
J'ai voulu échapper à tes étreintes, écrivant encore et toujours un hymne à l'amour mais à force de vouloir suivre la raison, je me suis sentie alanguie et désespérée.
Il faut donc que j'adopte une toute autre voie et que j'accepte d'écouter les vibrations de mon corps qui se tend, tel un arc de volupté, vers toi, mon aimé, mon trésor, mon prince des orangers aux parfums de bonheur.

lundi 17 novembre 2025

L'escarboucle magique

 

 

 


Au réveil, Zoltan apprit que le dragon était parti, laissant une lettre de remerciement, un coffret de pièces d’or et un autre de bijoux précieux.

Déçu de ne pas pouvoir prolonger la découverte de cet hôte mystérieux, Zoltan déjeuna rapidement et partit en direction du lac, espérant l’y retrouver. Son écuyer l’accompagna et ils firent le trajet à cheval.

Son escarboucle avait disparu ; sans doute sa présence était-elle liée à la présence du dragon puisqu’il portait le même bijou pensa le prince, ce qui le conforta dans le désir de revoir celui qu’il considérait à présent comme un ami.

Près du lac de la rencontre, des tulipes avaient fleuri, évoquant le turban des sultans qui aimaient s’en parer.

De fleur en fleur, Zoltan longea un tapis persan en s’émerveillant de sa beauté et lorsqu’il parvint au terme de l’ornementation florale, ce fut pour découvrir une jeune femme si belle qu’il en eut le souffle coupé.

On avait l’impression qu’elle avait été créée dans la soie d’une tulipe prodigieuse, s’ouvrant à la brise comme le symbole du printemps.

Zoltan mit un genou à terre et lui baisa la main. Elle portait un joyau qui lui rappela son escarboucle ; le couple fut salué par des oies sauvages, filant en triangle vers les pays chauds.

Ondine, la jeune beauté, releva le prince et lui parla d’un ton si doux que des pétales de roses tombèrent en pluie, nimbant le couple d’un voile floral, prémices de noces prodigieuses qui ne manqueraient pas de se produire.

Pour que la fête soit totale, Rolon le dragon surgit, transformant les tulipes en pierreries.

Ondine et Zoltan prirent place sur son dos et s’envolèrent vers le palais où se profilèrent des fêtes de fiançailles majestueuses.

Le dragon promit à Zoltan de ne plus le quitter et pour signer son serment, il lui offrit l’escarboucle de son front.

Une turquoise océane remplaça le bijou dont Zoltan ferait la pièce principale du bouquet de la mariée.

On lança des invitations pour les noces qui laissèrent aux participants le souvenir pourpre d’une page d’amour aux parfums d’orient.