La Ferrari bleue

 

  

En flânant sur un boulevard parisien, la chanson d’Yves Montand aux lèvres «  J’aime flâner sur les grands boulevards, y a tant de choses, tant de choses à voir » , Vincent Niclo vit une Ferrari bleue garée et gardée par sa bonne fée Fleurette.

Cette dernière lui sourit et lui tendit les clefs en lui disant : «  Elle est à vous » puis elle disparut dans un nuage ivoire.

Déconcerté, Vincent s’assit sur la banquette moelleuse du merveilleux cabriolet, hésitant à prendre la route.

Une passante, admiratrice du chanteur, saisit l’aubaine et lui demanda un autographe.

«  Où allez-vous avec un tel bijou » s’enhardit-elle à lui dire.

« Si je le savais » murmura-t-il et l’admiratrice de lui dire :

« Au royaume de la chanson, bien évidemment !

Où se trouve-t-il ?

Là où vous vivez, partout, car vous incarnez Le pays du sourire, Violettes impériales, Le chanteur de Mexico et tant d’immortelles compositions de Franz Lehár et Francis Lopez ».

Vincent sourit, remercia la passante amicalement. Il lui fit cadeau d’une invitation pour son prochain spectacle et partit résolument vers le pays du rêve, celui de l’éternelle chanson d’amour qui court de rue en rue, sur toutes les lèvres des admiratrices passionnées du Bel Canto.

Légende violine

 

 

 

Bottes de cuir fauve, tatouages aigle et loup, chemise flamboyante, pantalon moulant noir clouté de diamants, Johnny s’élance sur la scène comme si sa vie en dépendait, empoigne le micro, regarde ses fans avec tendresse, leur parle en copain puis il chante et un ruban légendaire de fleurs violine flotte dans la salle.

Avec Retiens la nuit on maîtrise son souffle, épousant l’harmonie de la mélodie qui fait jaillir le désir en frissons d’écume se mourant sur les vagues tropicales de l’amour.

Alternant les chants d’amour, de révolte ou de passion destructrice, Johnny module sa prestation répétée chaque jour avec soin, peaufinant son entrée en scène chaque fois différente et spectaculaire.

Tantôt il fend la foule au risque de se voir arracher des lambeaux de chair par excès d’amour, tantôt il arrive par la voie des airs ou il bondit sur une légendaire Harley ou encore forçant un décor gigantesque et spectaculaire, il apparaît comme le Commandeur de Dom Juan, planté sur ses pieds et à peine décoiffé.

Toutes ces fabuleuses apparitions, tous ces chants mythiques et surtout sa chaleureuse présence ont fait naître dans notre cœur les roses violine d’un immortel amour.

Ritournelles

 

Dans une rue pavée des souvenirs de la Belle Epoque, Vincent Niclo entendit une ritournelle qui lui rappela instantanément les complaintes chantées par Mouloudji, Comme un ptit coquelicot, La complainte de la butte, Un jour tu verras, La nuit le jour et tant d’immortels succès.

Il se surprit à les fredonner et ne fut guère surpris de voir apparaître une belle qui semblait échappée d’un carnet de croquis d’ Alfons Mucha.

Vêtue d’une robe vaporeuse et ornée de bijoux, la belle Rachel baisa la main du chanteur, l’invitant à partager une danse prénuptiale.

Vincent enlaça la jolie perle d’orient et dansa au son de La valse brune, toute indiquée pour favoriser le début d’une idylle.

Un orage éclata et les deux amants se réfugièrent près d’une porte cochère.

La robe de Rachel était trempée. Une bonne fée la vêtit d’un ensemble Chanel étudié pour affronter les éléments perturbateurs et offrit un parapluie à Vincent.

C’est alors que l’orgue de barbarie à l’origine de leur rencontre, déroula les notes enchantées d’une chanson de Georges Brassens.

Le couple s’isola dans un café cher à Hemingway puis Vincent éprouva le besoin de chanter pour remercier la ville qui lui avait offert un art d’aimer.

Des pièces d’or jaillirent à ses pieds et dans un nuage rose caramélisé d’orchidées sauvages, Rachel s’ éclipsa, laissant le chanteur à son triomphe parisien.

 

Les mains de Johnny

 

Elles étaient faites pour offrir, capter des colombes d’amour, caresser le corps de sa belle, gratter la guitare, les mains de Johnny et j’imagine qu’elles étaient protégées par un film doré pour éviter les déchirures.

De tour de chant en shows gigantesques orchestrés par le divin Yvan Cassar aux mains d’argent, douces et fermes pour tenir la baguette et influer la passion à l’orchestre subjugué par sa maestria, Johnny a envoûté les foules, réalisant même un spectacle à titre posthume sous la houlette d’Yvan le Magnifique.

Prestation en hologramme et symphonie majestueuse faisant renaître le maître du rock and roll français ont fait pleurer des fans, en transes face à cette résurrection du boss légendaire, Johnny aux mains de rêve et d’amour !