Elles sont
arrivées sans que je les ai appelées, les belles passantes, elles ont martelé
les pavés cloutés de mon enfance de leurs bottines lacées et leurs beaux yeux
et leurs longs cheveux ont précipité les lever du soleil, la belle du Sans
Souci, l’adorable Yvonne Printemps et tant de beautés que je ne pourrais
décliner, des belles sans nom également, des déjeuners de soleil, des sourires
de mai, des ouvrières aux mains délicates et au cœur de princesse, tant de
beautés que j’en suis restée éblouie !
Elles ont
naturellement été suivies par de maints beaux jeunes gens, éblouis par tant de
charme et je me suis réjouie de la formation de ces couples dans la chaleur des
moissons au milieu des fêtes champêtres.
Maintes
Cendrillon d’un soir ont évolué sur les parquets cirés des salles de bal sous l’impulsion
des violons et j’ai reconnu, entre autres, le sosie de l’extraordinaire Anna
Karénine, d’Ariane dans Belle du Seigneur et une multitude d’héroïnes à la vie
entremêlée de moments heureux et de drames menant parfois à des chemins
mauvais, pleins de fondrières et de mares bourbeuses. J’ai aussi admiré les
jeunes filles simples, au sourire chaleureux, à la grande bonté et à l’excellence
de leurs travaux.
J’ai rêvé de
la belle Émilie, tant
aimée par Voltaire, mathématicienne, physicienne et amoureuse de théâtre et de
poésie.
Que dire des
grandes figures de la révolution française qui proclamèrent leur idéal jusqu’au
pied de l’échafaud comme Olympe de Gouges ?
Toutes ces
belles passantes ont fleuri mon ciel de lit pour m’apporter les rêves de la
nuit et j’ai marché en leur compagnie, mes livres de contes sous les bras comme
autant de roses !
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