« Perdons-nous dans ces
ombrages pour y découvrir le Roi des Aulnes ou la Fée des Églantiers » murmurait le vent et
ces mots enchanteurs parvinrent aux oreilles, d’une Reine endormie en son
palais.
Elle retrouva immédiatement l’allant
de ses vingt ans et revêtit une tenue confortable, prit le bâton de marche qu’elle
avait rapporté de Saint Jacques de Compostelle et s’en fut à la recherche de
cette voix mélodieuse qui ne pouvait émaner que d’un prince.
Elle marcha tant et tant, traversant
forêts, halliers, vallons ensoleillés, contours de lacs, d’étangs et de marais
qu’elle finit par arriver en bord de mer où l’attendait une barque spacieuse et
aménagée avec soin. Elle prit place sur une banquette garnie de coussins de
velours et le marin qui dirigeait l’embarcation la conduisit au terme de son
voyage.
C’était un voilier bouton d’or où
tout semblait émaner de ces navires que dirigeaient les corsaires, ramenant des
îles lointaines épices et sucreries, sans oublier les esclaves qui serviraient
le chocolat dans les salons huppés des belles dames et les grooms surnommés
tigres qui paradaient dans les tilburys avec des livrées chamarrées. Mais dans
ce voilier merveilleux, il n’y avait personne, à l’exception de l’équipage.
« Détrompez-vous, ma mie,
murmura une voix à son oreille, celle du message, je suis à vos côtés et nous
allons faire le tour du monde autant de fois que nécessaire pour que vous m’aimiez».
Alors la reine s’inclina car elle venait enfin
de rencontrer le prince de l’Amour.
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