Elle est apparue, comme çà, un
soir de mai, nageant au fil de la rivière parmi les liserons d'eau et les
nénuphars.
Je l'ai appelée et elle est venue
en riant. Elle parlait une langue étrangère où l'on distinguait çà et là
quelques mots de grec et de persan.
Comme elle était vêtue d'un
simple paréo, je l'ai emmenée chez moi et je lui ai offert des vêtements qui
avaient appartenu à ma fille. Je lui ai aussi donné son bracelet d'argent.
La petite Eila riait et elle
esquissa quelques pas de danse puis s'endormit.
Je la portai dans une chambre au
papier peint et aux meubles fleuris de roses.
Elle dormit trois jours et
lorsqu'elle se réveilla, elle mit ses petits bras autour de mon cou.
Depuis elle vit à mes côtés,
parle notre langue, joue du piano et écrit des romans pour sa poupée.
"Migrants" qu'ils
disent, mais ne le sommes- nous pas tous ?
Nous vivons dans ces vallées un
peu de temps, plus ou moins long selon les destinées et puis nous partons vers
des paysages inconnus où nous apprenons enfin à nous conduire comme les enfants
des paradis perdus.
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