jeudi 15 septembre 2022

Oscar de La Vega

 

Oscar de La Vega


En pénétrant dans la Pena réservée aux fervents admirateurs d’Oscar de La Vega, Geneviève fut éblouie par la cascade de champagne et les plats appréciés au plus haut chef par le torero, une omelette norvégienne et des tiramisus.

«  Vous ne craignez pas de prendre du poids, mon amour » ? dit Geneviève et à ces mots, le torero tomba à ses genoux.

«  Ma Reine, j’ai l’habitude de voir des bêtes fauves s’agenouiller devant moi après le coup fatal mais aujourd’hui, en cet instant, j’ai l’impression d’être ce monstre que l’on a terrassé d’un mot et d’un regard.

Vous maniez bien le langage courtois, mon adoré mais si vous le voulez, retirons-nous dans une arène où nous pourrons nous affronter pour ouvrir la première page de notre passion ».

Oscar de La Vega était certes heureux de voir sa dame prête à se donner aux jeux de l’amour cependant il avait tellement l’habitude des combats, banderilles, muleta, épée qu’il lui semblait étrange de recevoir sur son corps émaillé de cicatrices le cadeau charnel de sa récente passion.

Geneviève, de son côté, avait pris la mesure de son amant.

Demain il recevra peut-être un coup mortel se disait-elle et je regretterai toujours de ne pas lui avoir fait don de ma personne.

Elle avait à peine formulé cette pensée que des individus farouches, cagoulés, armés de coups de poing américains et de gourdins firent irruption dans la Pena en criant « Mort aux toreros et à leurs aficionados » !

Oscar de La Vega fut exfiltré par ses admirateurs. Il disparut en empruntant une porte dérobée tandis que Geneviève, fidèle à ses habitudes combatives, sortait de sa botte un couteau qui ne la quittait jamais.

Face à sa détermination, les malfaiteurs prirent la fuite, impressionnés par la rapidité de la jeune femme.

Demeurée seule sur le champ de bataille, Geneviève mangea du tiramisu, but du champagne et prit la porte en se disant que les grandes passions n’étaient pas de son ressort.

Elle avait à peine fait quelques pas qu’elle croisa Galaad.

«  Ce n’est pas un hasard, ma Dame. J’ai eu vent d’exactions possibles du fait d’anti-corridas. C’est pourquoi je suis venu afin de vous porter secours si cela s’avérait nécessaire. Mais je vois que Geneviève des faubourgs est toujours la guerrière que nous connaissons et que nous aimons ».

Les deux amis prirent le chemin du retour et Geneviève se promit de ne plus succomber aux charmes d’un beau torero.

 

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