Au cœur d’un groseillier du Japon, l’âme
d’un prince vénitien était à la recherche d’une parure. Un rayon de soleil lui
donna un visage, une mésange lui offrit la pureté de son regard et un flamant
rose servit de corset fuselé à un jeune homme dont la taille élancée attirerait
les regards des jeunes filles, ce qui se produisit dès qu’il se mit en marche
avec une grâce inégalée.
Notre prince prit tout
naturellement la direction d’une rivière dont le cours le conduirait
inévitablement à Venise en plein carnaval où il avait naturellement sa place.
De gabarre en
felouque, il accosta enfin dans la ville de Marco Polo, rêvant d’une Chine où l’amour
occuperait tous les esprits. Il se fondit dans la foule, changea plusieurs fois
de masque et c’est lors de sa dernière métamorphose, mozartienne et Don
Juanesque qu’il croisa le regard de l’élue de son cœur, une jeune femme aux
yeux noirs et au sourire d’enfant. Il lui baisa la main et tous deux marchèrent
au hasard des rues et des flots à bord d’une gondole.
Un envol de pigeons
leur apprit que le voyage était terminé.
Les deux amants choisirent
un cortège conduit par un beau masque, celui du prince de Venise, du moins par
l’esprit, le grand Marco Polo lui-même.
Des noces furent
improvisées au sein de la ville et les notes du Mariage de Figaro s’égrenèrent
tandis que les chanteurs donnaient de la voix.
La mariée porta une
jolie couronne de fleurs tressées dont la couleur pourpre dominait, tranchant
sur l’ivoire de la robe de mariée d’une remarquable finesse, en soie, satin et
dentelles.
Le prince était si beau qu’il n’avait pas besoin d’un
autre costume que le sien, venu des origines, un berceau de groseillier du
Japon en fleurs !
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