Sur
la route du rêve, j'ai croisé un gros nuage rose où l'on distinguait nettement
un carrosse d'or. Je l'ai suivi et je suis arrivée dans le parc d'un château
aux allées d'althéas et d'hortensias.
Un
couple charmant vêtu à l'ancienne se disait des serments en s'enlaçant avec la
fougue de ses vingt ans. J’ai su à l'instant que j'entrais dans un roman
courtois où l'on se jure de s'aimer éperdument jusqu'à la fin de ses jours et
j'ai souri au beau nuage festonné d'argent.
Assise
sous la pergola, j'ai commencé l'aventure insensée d'un chevalier de rêve et de
sa dame d'amour aux rubans merveilleux.
Mais
soudain le ciel s'obscurcit et des nuages sombres s'amoncelèrent pour éclater
en grêlons cristallins.
Monté
sur un cheval noir, un cavalier menaçant apparut dans ce décor féerique et il
m'emporta jusqu'au fin fond d'une forêt étrange, inextricable, sans lumière,
sans fleurs et sans oiseaux puis il me jeta sans ménagement dans la cellule
triste d'un château humide, habité par des corbeaux.
Fort
heureusement, j'avais gardé sur moi mon fameux petit carnet, celui où je note
tous mes rêves et lorsque je l'ouvris, il y eut une série d'éclairs, le
tonnerre retentit et je me retrouvai dans le château de mes rêves, sous la
pergola où couraient groseilles, roses et jasmins et je repris le roman
commencé en écrivant le chapitre du mariage fabuleux, marqué par un festin
oriental digne des Mille et Une Nuits avec une gigantesque pastilla et des mets
savoureux.
La
mariée fit son entrée et on la plaça au cœur d'une roue forgée par les désirs
incandescents des souvenirs princiers.
La
belle fut portée triomphalement par des jeunes gens vigoureux et on lança des
pétales de roses, de jasmin et de fleurs d'orangers sur la noce qui célébra
avec faste les amants éternels en scandant leurs prénoms qui devinrent ceux de
Tristan et Yseult.
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