Briséis de nos amours
À l’ombre d’un rocher, enveloppée d’un long voile rose brodé
de myosotis, la belle Briséis pleure ses amours perdues !
Jamais elle ne reverra celui qui était si caressant qu’elle
en perdait la tête, émue jusqu’au tréfonds de l’âme !
Sommé de la rendre en échange d’un vase, lors des querelles
de chefs, il s’était incliné par orgueil et l’avait vu partir sans verser une
larme car il ne pouvait en être autrement du grand Achille, fils de Thétis et
de Pelée, demi-dieu par sa mère et mortel par son père.
Sa destinée devait être courte car il avait dû se prononcer :
mourir jeune, couvert de gloire ou avoir une longue vie sans honneur guerrier
et il avait choisi la vie brève et glorieuse.
Alors qu’importait au fond cette adorable Briséis puisque
ses jours étaient comptés et qu’il devait périr avant même de franchir les
murailles de Troie ?
Ignorant ces
dispositions cruelles, Briséis se contentait de pleurer et ses larmes irisaient
les fleurs de myosotis de son voile et lorsqu’elle se jeta dans la mer, en se
servant de son voile comme linceul, elle Un voilier recueillit son joli corps
pantelant et l’on sculpta son beau visage et son corps fut figé dans le marbre
pour que les amants d’un jour ou d’une vie la reconnaissent comme symbole d’amour.
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