Le bonhomme Hiver
Perclus de rhumatismes, usé et fatigué par ses longues
marches dans les forêts des amours mortes et du désespoir, le bonhomme Hiver
est apparu sur le haut d’une colline, couvert de guirlandes de houx et de gui
pour célébrer l’an nouveau.
Au fur et à mesure qu’il marchait, il se débarrassait de ses
vieux oripeaux, se redressait peu à peu pour se montrer enfin, tel que nous le
rêvions, plein de charme et de courtoisie, un rossignol perché sur son épaule
pour nous faire entendre les éternels chants d’amour.
Un halo de colombes pour proclamer le désir de paix et d’harmonieuse
égalité tournait au-dessus de sa tête, couronnée de roses de Noël et de fleurs
immortelles.
Je t’ai tendu les bras, bonhomme Hiver et tu es devenu un
magnifique damoiseau, vêtu comme au temps de Charles d’ Orléans qui écrivit
tant de magnifiques ballades et rondeaux.
Peut-être partirai-je un jour sur les chemins de
Compostelle, oh pas bien loin, juste quelques lieues, histoire de montrer que
mon désir de pèlerinage est toujours aussi vif et je m’arrêterai dans une
hostellerie, à l’ancienne, où des personnes de bonne compagnie feront un cercle
pour écouter mes contes et mes chansons !
Adieu bonhomme Hiver, plein de désespoir et couvert des
rumeurs de la guerre et de la haine, bonjour, An Nouveau, sous les attraits d’un
jouvenceau !
Que 2019 nous apporte jours fleuris et aimants, dans un
berceau de buis au bois dormant !
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