Une
reine de Brocéliande se mira dans l’eau d’une fontaine et y découvrit un visage
qu’elle ne connaissait pas. Alors qu’elle passait pour une belle femme, ce qu’elle
découvrit était loin de la réalité. Elle était vêtue de velours bleu brodé de
marguerites des champs et sa coiffe lui donnait la grâce d’un papillon. Or la
jeune femme qui lui faisait face dans les remous de la source était une fée
coiffée d’une tiare orientale et drapée dans une étoffe de soie attachée par une
fibule.
Elle
ne savait qui des deux était la plus jolie mais un enchanteur qui passait par
là lui révéla, que ces deux femmes vivaient en elle et qu’il lui suffisait d’en
nommer une pour qu’elle soit apparente aux yeux de tous. À dater de ce jour, la
reine usa de ce sortilège et confia son secret à sa petite fille qui hérita de
ce don fabuleux.
Dans
une ville du pays des orangers, il est une fontaine prodigieuse qui reproduit
de beaux airs de musique classique sous la mouvance de l’eau. Une princesse
vint de loin pour assister à ce spectacle féerique et elle en fut si charmée qu’elle
vint chaque jour contempler cette merveille.
Puis
elle disparut sans laisser de trace mais la fontaine perdit ses propriétés et
on la soupçonna d’avoir emporté le mécanisme fabuleux.
Dans
une oasis, une princesse vêtue comme Shéhérazade se mire en une fontaine puis
danse au son de mélopées qui envoûtent les hommes et les empêchent de
travailler.
Un
soir, l’un d’eux, cassa la mécanique et chacun reprit ses activités.
La
descendante de la Reine de Saba voulut se regarder dans l’eau limpide d’un lac
ayant appartenu au Roi Salomon. Elle passa de nombreuses années à lire ou
déchiffrer des œuvres sacrées et enfin l’endroit désiré s’imprima sur la carte
de son cœur.
Elle
partit, chargée de présents comme son ancêtre, parcourut des lieues en char et lorsqu’elle
parvint au terme de ce voyage, ce fut pour constater que le lac avait fait
place à une ville moderne.
Déçue,
elle revendit son char à un antiquaire, fit plusieurs lots de ses présents et
après avoir obtenu une somme appréciable, opta pour le confort d’un palace de
son temps.
Mais lorsqu’on la
conduisit à sa chambre, elle enfila un corridor où des miroirs de toutes les
formes et de toutes les époques renvoyaient les silhouettes et les visages de
toutes les reines disparues et l’un de ces objets charmants l’aspira dans une
volute bleutée pour en faire l’une des nouvelles hôtesses sous le nom désirable
de Reine de Saba.
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