La ronde des princes
Ils sont venus de partout, les princes, en calèche ou en
carrosse, à cheval ou tout simplement à pied, en empruntant les chemins de
Compostelle.
Ils sont venus, fidèles à leur serment, pour assister à la
dernière parution publique de leur reine.
Lorsqu’elle est apparue, sur le perron de son palais, les
traits émaciés et la démarche hésitante, les vivats ont fusé et la reine a
souri devant tant de ferveur.
Puis elle a pris la parole et au fur et à mesure qu’elle
dévoilait un conte métaphorique, son port se redressait, son visage retrouvait
la vivacité et le charme de sa jeunesse.
L’émotion fut à son comble lorsque son amant de toujours la
rejoignit pour la serrer avec précaution contre son cœur.
C’est alors qu’un feu d’artifice donna le signal de la fête,
ponctuée par un banquet où chacun trouva son bonheur, pastilla à la rose,
tajine de pigeons aux amandes, puits d’amour et boissons délicieuses dont le
bouquet floral était parfait.
La reine s’éclipsa et rejoignit le cœur de son palais où son
lit à baldaquins, orné de roses et de
dentelles, attendait que son corps meurtri épouse la soie douce de draps brodés puis elle s’endormit, peut-être pour
toujours, un sourire sur les lèvres.
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