Dans une rue commerçante d’Athènes on remarquait une très jolie boutique aux volets bleus dont l’enseigne Apollonia attirait le regard.
La vitrine témoignait d’un goût artistique indéniable : un mannequin portait un péplum en lin blanc brodé de lyres et de roses. Un sautoir en perles donnait un cachet particulier à la robe sobre dédiée au dieu Apollon par le symbole de la lyre. Des bijoux artisanaux de belle facture étaient disposés en éventail autour de la jeune élégante et des miroirs incrustés de coquillages sur leur pourtour reflétaient la lumière.
L’intérieur de la boutique recélait de nombreux trésors dont un présentoir destiné aux messieurs avec des tuniques brodées et des pantalons de soie.
Apollonia était assise derrière un comptoir, un carnet à dessins à portée de main.
Quelques livres placés sur une étagère rappelaient que la Grèce avait enfanté un monde à son image, aspirant à la paix et à la beauté.
Deux statuettes de discoboles servant de serre-livres marquaient la création des Jeux Olympiques qui avaient traversé les siècles en s’enrichissant de sports nouveaux.
Au nombre des ouvrages, il y avait naturellement des exemplaires de L’ Iliade et L’Odyssée, les œuvres complètes de Platon, des pièces de théâtre de Sophocle, Euripide et Aristophane. Les ouvrages récents comptaient La Liberté ou la Mort de Nikos Kazantzakis et son Odyssée de facture moderne.
Alexandre venait lui rendre visite chaque jour et il lui apportait parfois un trésor inattendu, un vêtement ancien déniché dans la malle d’un vide-greniers dont Apollonia s’inspirait pour créer une pièce élégante et agréable au porter, des livres, des poupées de collection et des éléments naturels collectés en bord de mer ou en forêt qui serviraient de matière première à la création d’une œuvre d’art.
Ils avaient pris l’habitude de dîner ensemble le soir. Grâce à son commerce florissant, Apollonia avait embauché une cuisinière qui préparait des plats ensoleillés, beignets de calamars, feuilles de vigne farcies, rouleaux de poulet, plats de poissons et bien entendu l’incontournable moussaka, les baklavas et autres pâtisseries locales.
Alexandre, de son côté, avait une activité professionnelle qui lui permettait de se hisser au niveau de son amie : Guide professionnel patenté, pratiquant de nombreuses langues étrangères dont le Mandarin et l’ Arabe Classique, il était recherché et bien rémunéré par des offices de tourisme mettant l’accent sur la qualité.
Les jours se succédaient harmonieusement, resserrant les liens noués par les deux amis au fil du temps.
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