On dit de lui qu’il
est le meilleur arrangeur de la sphère musicale universelle. Il s’est illustré
en proposant des arrangements à Johny Hallyday, Claude Nougaro, Roberto Alagna,
Florent Pagny qui ne cesse de lui rendre hommage pour lui avoir permis de
chanter les succès de Jacques Brel et tant d’autres chanteurs dont les noms m’échappent...
Qui n’a pas été enchanté par ses prestations en qualité de chef d’orchestre ou
de pianiste virtuose ? Je le revois, ses cheveux bouclés et longs virevoltant
sous les assauts de la musique à qui il a voué sa vie !
Je peux parler de lui
car il m’a été donné de le connaître tandis qu’il était en classe terminale
dans un lycée Rennais où j’ai exercé mon métier de professeur de Lettres avec
modestie. C’était une classe particulière consacrée à la musique. Les
après-midis étaient réservés au Conservatoire de Musique.
Ma petite heure
matinale, de 8h à 9 h chaque semaine, ne me permettait pas d’accomplir un
véritable travail alors cette heure était réglée au gré des humeurs vagabondes
et du rapprochement inévitable entre la poésie et la musique.
À la Renaissance, les poèmes étaient chantés. J’avais proposé
à Yvan la partition musicale d’un poème de Ronsard et il l’avait accueillie
avec joie. C’est ainsi qu’un beau matin, une interprétation me fut proposée,
flûte traversière, piano et un ténor en la personne d’Yvan !
J’étais propulsée dans
un autre monde et s’il y a tant de chants dans mes contes c’est sans doute à
Yvan que je le dois ! À la fin de l’heure, il me fit
remarquer qu’il était difficile, pour un ténor, de chanter tôt le matin. Sans
doute ne l’avais-je pas remercié avec la chaleur qu’il jugeait nécessaire !
J’étais submergée par l’émotion et le bonheur
absolu : Ronsard m’était révélé dans sa dimension propre à la Renaissance
qui m’est si chère aujourd’hui que j’en parle sans cesse.
Alors, Yvan, mille fois merci !
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