C’est à
Boulogne-sur-Mer, à l’âge de huit ans que je pris de plein fouet la vive
émotion du théâtre avec la pièce célèbre d’Edmond Rostand, L’Aiglon.
Il s’agissait en fait
de la représentation ultime de la pièce et mon père qui avait toutes les
audaces, demanda l’autorisation d’y assister avec ma mère et moi. Le
responsable hésita à cause de mon jeune âge mais mon père fut formel : « Elle
sera très sage ! » et effectivement on n’eut pas à rougir de mon
comportement. Certes, la pièce m’échappait par instants car l’intrigue était
complexe mais soudain il y eut, pour moi, un moment de grâce, l’arrivée sur
scène de Flambeau, le grognard qui veillait dans l’ombre sur le fils de
Napoléon 1er surnommé L’Aiglon.
La tirade de Flambeau
est restée gravée dans ma mémoire alors imaginez mon exaspération face à la
récupération de politiciens des premiers mots du génial soldat : « Et
nous, les petits, les obscurs, les sans-grades, … »
De grâce, ne ternissez
pas l’image de Flambeau, ne prononcez plus ces paroles funestes en les
détournant de leur sens !
Flambeau avait fait
partie de toutes les batailles de l’Empereur ! Qu’il repose en paix dans
le répertoire du théâtre !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire