Fleur de sable,
fontaine de sable, mélopées bleues, ces mots étranges et précieux me ramènent à
un passé que je croyais oublié.
Les fleurs d’oranger,
le jasmin, la menthe et la verveine flottent dans l’air, formant un nuage
écran, protégeant les femmes qui pétrissent la pâte à pain, épluchent les
légumes, font rissoler les dés d’agneau saupoudrés de safran, de cumin et d’un
mélange savant d’épices typiquement orientales.
La fraîcheur de l’oued
me ramène à mes amours premières, un soleil ardent sur la palmeraie où
mûrissent les dattes.
Je ferme les yeux et
un kaléidoscope d’images lumineuses défile dans ma mémoire tandis que le
sablier du temps égrène la poussière des amours mortes. Lorsque le sablier ne
pourra plus être retourné, je stagnerai au cœur d’un pli sablonneux, dans l’attente
d’une migration salutaire.
Je me livre avec volupté à la capture d’instants bleus
sur l’ocre des vagues ourlant le souvenir d’une mer souterraine où voguent les
fleurs et les fontaines des profondeurs infinies au rythme de la flûte de Pan.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire