Dans son fourreau de
soie couleur lilas, la fleuriste orne de camélias, d’orchidées ou d’œillets rouges
la boutonnière des dandies qui se pavanent sur les trottoirs, arborant des
chevalières en or, des gourmettes et des colliers à mailles torsadées.
Puis vient un jeune
homme pauvre, la fleuriste hésite mais son bon cœur la somme d’orner la veste
élimée de cet étudiant au sourire céleste. Elle choisit une rose rouge et lui
assure qu’il n’aura pas à la payer.
« C’est un cadeau ! »
dit-elle en rougissant et elle savoure ce moment car le jeune étudiant ne la
regarde pas comme font les hommes, à l’ordinaire, semblant la jauger et lui
attribuer un prix.
Les jours suivants,
elle espère le retour du jeune étudiant mais il ne revient pas.
Il pleut sur son
fourreau lilas, elle cherche un abri et c’est alors qu’il apparaît, dans une
tenue de rêve, il l’emmène galamment dans un limousine après avoir jeté un
manteau d’hermine sur son corps transi.
« Je t’emmène, ma
princesse lui dit-il à l’oreille. J’ai voulu te mettre à l’épreuve mais puisque
tu m’as aimé pauvre et misérable, tu m’aimeras aussi milliardaire ».
Il donne au chauffeur l’ordre de démarrer et ils
partent pour une destination bien connue des amants, celle du royaume bleu où
rêvent les oliviers.
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