Les chevaliers de la
Reine galopent à perdre haleine sur les plaines des confins du royaume. L’étendard déployé comme une
immense tapisserie à la gloire de leur souveraine, ils se gardent bien de se servir
de leurs éperons car ils aiment leur monture et souhaitent aller le plus loin
possible, par-delà les collines et les halliers.
Ils regardent à peine
les jeunes paysannes qui rougissent de plaisir à leur passage et croisent le
regard des princesses avec une indifférence non feinte car leur souveraine est
la seule qu’ils gardent en leur cœur fidèle.
Ils ont une mission à
accomplir, pénétrer dans le no mans land où se terrent les enfants perdus et
ramener ces enfants-loups à la Reine qui a fait édifier pas moins de trois
châteaux avec de multiples dépendances pour assurer leur retour à la vie.
Mais une force
démoniaque les arrête, les obligeant à choisir un itinéraire cruciforme pour
éloigner ces turbulences mauvaises et entrer dans une vallée où flottent les
songes des chevaliers errants.
Ils rencontrent ainsi
Yvain, le chevalier au lion, Lancelot guéri de son amour coupable pour
Guenièvre, Perceval le Gallois et tant de chevaliers dont on aime raconter les
exploits à la veillée, Flamboyant, Flandrin, Flèche d’Or, Orphée, Socrate et
Roitelet, l’amour de leur Reine Diamant
en son d’adolescence, mort au combat pour la servir.
Grâce à cette aide
précieuse, ils entrent dans un territoire ravagé et parviennent à convaincre
ces enfants mal aimés de les suivre en un royaume bleu où une Reine aimante les
attend pour leur rendre honneur, dignité et bonheur de vivre.
Des montgolfières
dessinées par le génial Enzo emmènent les enfants qui voient enfin le ciel bleu !
Ils quittent les tourbières où ils s’enlisaient et partent vers leur destin au cœur
de roseraies et d’orangeraies.
Les chevaliers sont
heureux d’avoir rempli leur mission. Ils rentrent au château, refusent la
récompense de leur Reine et se promettent d’aller à la rencontre des belles qu’ils
ont dédaignées en chemin, les jours prochains.
Sous la houlette de
chevaliers savants, ils apprennent le langage du cœur et fiers de leur savoir
tout neuf s’entraînent à la danse sous le regard amusé des enfants qui leur
font des démonstrations de hip hop et autres amusements des villes.
Le blason de la Reine était incomplet : il ne l’est
plus désormais, elle a demandé au peintre officiel de la cour d’ajouter une
ronde d’enfants-loups où s’ajoutent des anges, hologrammes de leur métamorphose
en ce bel amour chevaleresque.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire