Dans les hautes tours
d’un château perché près des nuages, entre ciel et brume, les silhouettes de
preux chevaliers et de leurs dames flottaient, prêtes à se réincarner.
« Guenièvre, ma
mie, où êtes-vous ? » psalmodiait une voix. « Tristan, mon doux
ami, je ne peux vous oublier » chantait la belle Yseult à la blonde
chevelure. Se débarrassant du tombeau de verre où il gisait emprisonné par sa
belle amie, Viviane au regard de déesse, Merlin déploya son étendard où
éclatait le cerf d’argent qui arborait la croix celtique des origines.
Alors la ronde des
chevaliers et de leurs dames envahit le château tandis que les hérauts
annonçaient l’heure du festin et de la danse.
Ce furent de belles
retrouvailles et plus d’un musicien se surpassa à la vielle, à la flûte à bec
ou à la harpe à la vue des yeux des jolies dames que chaque poète s’ingénia à
fleurir, penché sur son écritoire et poudrant d’or le portrait achevé.
Mais il se trouva une
romancière qui sortit de sa réserve et n’hésita pas à chanter le port souple et
altier et le visage aux traits fins d’un chevalier qui ne lui était peut-être
pas destiné.
Maniant la plume comme
le sabre des samouraï, la romancière gagna la bataille et tel chevalier qui,
dans les légendes, était destiné pour l’éternité à sa belle, tomba sous le
charme de l’écrivain aux yeux d’or et ploya le genou devant elle en devenant
son bel amour courtois pour la vie, du moins le temps d’un livre !
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