Dans un éclat de lune,
les muses m’ont donné une aubade,
accompagnées par des chérubins et de jolies servantes d’opérette portant des
corbeilles de fruits, raisins translucides comme des petits soleils, noix et
dattes enrobées dans la pâte d’amande brillante et colorée.
Je n’ai pas osé me
servir, aussi tentantes fussent ces gourmandises, craignant que les muses ne
disparaissent et que leur chant ne soit plus qu’un rêve.
« Poètes, ne vous
laissez pas distraire par les biens matériels de ce monde. Nous tissons les
nuages pour en capitonner votre retraite savante, nous vous aidons en vous
envoyant les plus beaux chants d’oiseaux et faisons surgir une belle dans une
pluie de roses lorsque vous fermez les yeux.
Cette beauté qui
aurait pu séduire notre dieu Apollon marche sur tous les sols de la planète
bleue, riche de la diversité du monde. Elle s’adresse à chacun dans sa langue
et délègue ses talents et ses charmes à un prince des nuées qui doit tenir des
discours équivalents aux femmes qui manient la plume depuis des millénaires
sans que leur place ne soit réellement reconnue.
Amis poètes de la terre, suivez notre cortège et
dégustez les fruits préparés dans nos cuisines où rutile le cuivre, adieu,
devenez à votre tour les inspirateurs de ces contes et de ces fables que vous
faites miroiter dans les splendeurs des mondes où s’irisent les perles ».
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