Le manteau de la reine
s’est étoilé de grands lys blancs et a volé autour de son port altier, libérant
un visage pur et doux, aux yeux de bleuets et de profonds lacs aux berges
florissantes.
Qu’il vienne donc, le
prince à la cape de velours florentin, aux yeux d’émeraude, et au sourire
éclatant, pourpre sur l’ivoire des dents, il trouvera la moitié d’une
perle-monde jadis coupée en deux et il s’unira à elle pour engendrer de beaux
enfants qui riront sous les cieux.
Le manteau de la reine,
je l’ai eu, un jour entre les mains et je l’ai caressé sans trop y croire. C’est
alors qu’il est devenu une montgolfière et qu’il m’a emmenée près du soleil,
escortée par des colombes.
Ce petit voyage n’a
duré que l’espace d’une illusion et je suis revenue sur terre en tenant une
étoffe lumineuse qui m’a servi de ciel de lit.
Devenue princesse, j’ai rêvé qu’une escouade de
couples lettrés et charmants, écrivant et chantant formerait une cour royale de
style renaissance et j’ai attendu qu’ils reviennent, les Ronsard, les Du
Bellay, les princes de l’esprit car le fleuve qui les a vu naître est toujours
vivace et charrie les trésors lumineux de la pléiade.
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