Les tourterelles de l’amour
se sont déployées comme autant d’éventails dans un bruissement de soie et de
glycine puis se sont envolées, me laissant seule et désolée.
J’ai marché longuement
en suivant l’étoile du berger et forte de la lueur des voiles de l’aurore, j’ai
écrit sur le bord du chemin un ultime poème dédié au prince de la nuit, ce
prince magnifique qui toujours se dérobe, allant toujours plus loin, campé sur
la selle argentée de son bel alezan.
J’ai croisé une biche
et j’ai vu bondir des lapins, pressés de se terrer pour échapper aux chasseurs.
J’ai cueilli des violettes, rêvant d’en faire une composition ou un jeté de
table pour le bonheur d’aimables invités.
Puis j’ai beaucoup
rêvé et j’ai utilisé les chutes de ces songes pour en faire une dentelle, une
sorte de voile de Pénélope jamais achevé.
Forte de tous ces atouts, je suis revenue en ma
demeure et l’ai enrichie des présents de la terre, sachant qu’un jour, je
serais obligée de les rendre pour que se poursuive la ronde des souvenirs
éternels.
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