De mémoire de fée, les
roses sont immortelles. Poudrées d’or, elles ne sont que le reflet des fées
figées en notre sol comme l’émanation d’un rêve.
L’une d’elles s’est
révélée à moi pour me tenir ces propos singuliers : « Je suis passée sur
la terre comme un rêve et personne ne m’a remarquée. C’est pourquoi j’ai
rejoint la voûte céleste et j’ai pris la forme d’une étoile, attendant le
moment propice pour me révéler. Comme le dit le poète Agrippa d’Aubigné, une
rose d’automne est plus qu’une autre exquise. T’apercevant méditative dans un
jardin d’amour, j’ai repris l’apparence d’une rose aux couleurs triomphales de
la fière saison paysanne où éclatent les bogues et fusent les bouchons du cidre
nouveau.
Je t’apporte les
derniers cadeaux célestes détenus jusqu’à aujourd’hui par les survivants du
monde celtique secret, disséminés dans la forêt de Brocéliande.
Ce sont des légendes
et des poèmes inédits, de fiers chevaliers à l’écu de lumière où miroitent les
étangs qui conservent encore des paillettes d’or. »
Ayant ainsi parlé, la rose mourut c’est-à-dire qu’elle
se métamorphosa en une broche étoilée que j’arbore au revers de ma veste de
poète tissée dans un lamé or et argent.
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