jeudi 4 février 2016

Un palais de Turquoise




 


J'ai vu surgir du sable un palais de turquoise. Il resplendissait au soleil et sur la première marche, un ange jouait de la harpe et un couple de danseurs exécutait avec une grâce infinie un pas de deux du ballet Roméo et Juliette de Prokofiev.
Éblouie par tant de beauté, je me suis laissé guider par un jeune homme aux mains fines et aux yeux taillés en amandes.
Tous deux sommes entrés dans un salon en forme de pivoine, cette fleur bénie des dieux et je me suis lovée dans un fauteuil pourpre brodé de lys blancs.
Reconnaissant deux couleurs nationales, j'ai apprécié le bain de fleurs bleues qui m'était proposé et je suis partie, donnant rendez-vous à mon élégant hôte le soir pour une rêverie sur un thème turquoise.
Après le bain de fleurs, je me promenai dans la suite qui m'était destinée. J'admirai l'apparat qui régnait dans la pièce principale et découvris avec plaisir une penderie où caftans et robes de bal abondaient ainsi que des tenues confortables et élégantes, le tout choisi avec un goût exquis.
Je choisis une robe simple et ample pour rejoindre cet homme que je n'avais fait qu'entrevoir mais lorsque j'arrivai dans la grande salle, il n'y avait personne.
On me servit des plats délicieux, pastilla de pigeons aux amandes et sablés décorés de fruits confits. Je mangeai un peu distraitement mais subitement la pièce s'illumina : le merveilleux prince qui m'était apparu était là, vêtu de velours noir agrémenté de dentelles blanches.
Nous prîmes place sur un sofa et chacun attendit que l'autre parle le premier si bien qu'un silence charmeur flotta dans la pièce.
Puis l'ange musicien et les danseurs apparurent à leur tour et ce fut un enchantement inouï.
Il me sembla que ces divertissements duraient une éternité. Et je ne fus guère étonnée de sentir que je me métamorphosais en rose turquoise et que mon vis à vis m'enlaçait sous la forme d'une liane étoilée.
Ainsi transformés, nous devînmes un ornement du palais rose et bleu et trouvâmes pour notre plus grand bonheur une forme d'éternité !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire