Sous l’emprise d’une passion
dévorante, des amants vivaient reclus dans une forêt que l’on croyait habitée
par des animaux sauvages. Ils se nourrissaient de baies, de champignons et de
gibier pris au collet et rôtis au feu de bois. Leurs étreintes étaient folles
et leurs lèvres ne se quittaient plus.
Mais une nuit, ce bel amour fou s’en
alla comme il était venu. L’amante regarda ses mains ravagées par le gel du
soir, déplora que son corps soit strié de rides prématurées et elle partit sans
un mot, sans se retourner.
Le confort de la ville lui
faisait soudain défaut et elle croyait avoir été victime d’un songe ravageur
car de son bel amour, si vivace, il ne restait plus rien, si ce n’est une
chanson dont le mot clef était « rose éternelle ».
Demeuré seul, l’amant tenta de se
défaire du parfum corporel de celle qu’il avant tant aimée, nagea
vigoureusement dans une rivière argentée jusqu’à ce que des ondines l’emmènent
au fond de l’eau où il trouva une sorte de paix et de semi sérénité car les
ondines étaient fées et elles voulurent panser les plaies de celui qui avait
tant aimé jusqu’à la folie, sa douce, sa tendre amie.
Le vent colporta cette légende et
parfois des jeunes filles esseulées, à la recherche du bel et fol amour, ornent
leur chevelure de roses minuscules pour se baigner dans la rivière où l’on dit
que vit un amant éperdu.
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