C’est
Bella qui en eut l’idée ! Elle était la plus jolie avec ses anglaises et
ses falbalas ! Sa robe d’un joli rose glacé jetait une note fleurie dans
le magasin où les élégantes se pressaient pour acheter du tissu, des dentées
rares et une belle poupée pour l’enfant chérie de la maison !
« Trouvez-vous
normal dit Bella lorsque la porte du magasin fut close, que les petites filles
pauvres n’aient jamais de jolie poupée ? Moi on m’a retenue et je crois
savoir qu’il en est de même pour Linda et Flora ! Bientôt nous serons
toutes vendues et nous irons agrandir la collection d’une petite fille riche
dans une belle maison où les parfums vous feront frissonner de plaisir !
Mais
les petites filles pauvres, elles, ne
pourront pas nous dorloter car leur maman n’aura pas suffisamment d’argent pour
nous acheter !
Tu
parles d’or dit la belle Sandra en agitant ses nattes brunes mais veux-tu
vraiment que nous végétions dans une misérable maison où tout le monde meurt de
faim ? Quelle aide apporterons-nous à une enfant en haillons ?
Nous
lui apporterons le rêve dit Oriane aux chaussures satinées et vois-tu, sans le
rêve, ces petites filles ne pourront pas grandir et sentir en leur cœur poindre
une étoile » !
Petit
à petit, les poupées une à une se rallièrent à l’idée qu’il fallait que les
petites filles pauvres aient leur part de rêve. C’est alors que la fée des
désirs surgit dans la boutique avec une brigade d’elfes qui emballèrent chaque
poupée dans un joli carton orné de roses. Un sac de denrées, riz parfumé,
viande séchée, fruits secs accompagna chaque cadeau et le ballet féerique se
mit à l’œuvre.
Chaque
maison pauvre fut dotée d’une poupée, d’un ballon pour un garçon et du précieux
sac de denrées.
Puis,
pour que la propriétaire du magasin ne soit pas spoliée, la fée se servit de sa
baguette magique pour garnir l’étagère des précieuses poupées, celles qui
étaient déjà retenues, à l’identique et pour les autres, la fée voulut offrir
une réflexion à la dame des lieux en créant de nombreux modèles, certains à son
effigie.
Ainsi
la commerçante aurait l’idée d’établir des prix compétitifs pour que les mamans
pauvres puissent aussi parfois acheter une poupée pour leur petite fille ou une
paire de patins pour un petit garçon.
Enfin
la fée déposa quelques pièces d’or en compensation des denrées subtilisées et
elle y joignit quelques pierres précieuses destinées à des travaux
d’embellissement du magasin.
La
rangée de poupées porta dorénavant le nom de Bella et une conteuse qui passait
par là en fit un récit qu’elle intitula La révolte des poupées !
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