Un
soir, entre chien et loup, je vis s’asseoir en face de moi, à ma table, un
étrange personnage.
Comment
était-il venu là ? Avait-il pris mon sourire à la ronde pour une
invitation personnelle ? Toujours est-il qu’il me parla avec volubilité,
me racontant quelques péripéties de sa vie qui étaient à l’opposé de mes
conceptions idéales : emphase, étalage de rubriques diverses où
alternaient larcins et même utilisation de la violence ! Il fit une pause
en découvrant une facette enfantine de son être.
J’étais
fascinée par cet étrange personnage. Je notais sans le vouloir son chapeau de
type Borsalino, sa peau brune, son sourire mafieux. Il portait une magnifique
chemise à jabot de dentelle et tandis qu’il me confessait ses crimes, je
restais accrochée à ces dentelles qui étaient le seul point commun de nos deux
êtres. Il accompagnait ses paroles de gestes qui mettaient en valeur sa
chevalière ou sa chaîne de montre en or.
Je
parlai à mon tour, lui exposant surtout mon amour de la poésie. Tandis que je
me demandais quelle issue allait avoir cette rencontre, il se leva brusquement,
me dit « je ne suis pas un homme pour vous » et disparut dans la nuit
en me laissant interdite et rêveuse.
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