lundi 10 août 2015

La fée du Houx







Dans la lande sauvage parsemée de bruyère, la fée du houx erre à la recherche d’un enchanteur.
Elle se baigne dans la fontaine de Barenton, emprunte un esquif pour parcourir les lacs et les étangs où la fée Viviane a laissé une trace, s’endort dans une chambre d’auberge après s’être régalée d’omelette aux herbes et s’éveille le lendemain grâce au fumet d’un bon café et de toasts beurrés ou tartinés de confiture d’églantine.
Elle reprend sa marche en cachant autant qu’elle le peut l’éclat de son regard perçant et rencontre enfin un homme digne d’intérêt. C’est un prince à n’en pas douter car il porte une cape blanche et un léger diadème en or ciselé retient sa chevelure. Ses mains sont fines et étoilées et s’il n’a pas d’épée, il porte sur l’épaule un instrument de musique aux touches d’argent et d’ivoire.
Ils marchent côte à côte et pour ne pas être surpris par la nuit, ils s’installent dans un carrosse aux riches armoiries qui s’avère être celui du prince.
Le prince emmène sa belle dans son palais turquoise et la reine des fées rompt l’enchantement qui emprisonnait la princesse dans le houx de Merlin.
Désormais ils vivent heureux et la petite princesse qui naît au palais de turquoise porte le nom de Rose afin que jamais l’esprit de la lande ne subjugue celle qui règnera un jour sur le royaume du couple princier dont la devise est « Rose azurée dans une terre sablée porte l’éternité ».

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