Mon
amour aux yeux de fou de Bassan, aux cils de soie, aux lèvres de cerises, je
rêve de me blottir au creux de tes bras, si doux, si caressants mais je
n'étreins que le vent, ce qui est déjà la piste de ton royal domaine ourlé par
le sable et nacré par l'eau fuyante des oueds.
Je pars à l'aventure, oubliant mon passé et les petits villages de mon enfance,
en briques rouges avec des champs de blé à l'infini et dans la mémoire du
temps, deux petites filles qui luttent contre la
méchanceté du monde aux noirs contours, tentant d'échapper à la ronde des
voyous qui essaient de les encercler pour leur arracher des baisers sauvages.
Nous les repoussons de toutes nos forces mais ils insistent alors nous nous
armons comme les amazones et partons, un arc sur l'épaule, en résistantes.
Dans le miroir du temps, des visages s'estompent
puis renaissent mais ce qui m'importe aujourd'hui, c'est ton seul visage, mon
ange, au doux sourire, comme celui de la cathédrale de Reims, entre le ciel et
la terre où meurent les hommes sauvages qui ne méritent pas d'escalader les
nuages pour aller à la conquête de l'amour fou, de l'amour vrai, de l'amour pur
qui a les contours des ailes flamboyantes de l'oiseau de paradis.
Je cours à ta rencontre, pieds nus comme les
esclaves et les reines et enfin je peux me réfugier dans l'étreinte des amants,
sous les oliviers et je meurs de désir, colombe palpitante au cœur de bel
oranger.
Le ciel, la terre et l'eau se fondent en un
miraculeux mélange et je vis enfin l'amour dont j'ai toujours rêvé.
Azur, ocre et émeraude brillent au firmament de la
mémoire que je retrouve après l'avoir perdue mille fois et je m'endors, des
étoiles dans les yeux.
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