Trouvant sur leur route un beau palais abandonné, les deux seigneurs s’y arrêtèrent, donnèrent à leurs hommes l’ordre de rendre à l’édifice sa fonctionnalité.
Agriculteurs, bûcherons et leurs épouses locaux firent du palais prêt à disparaître un fastueux logis.
La nuit des chevaliers fut torride.
Florent eut des craintes à son réveil. Ses ébats avec l’adorable Myrtille étaient si passionnés qu’il redouta de perdre son influx guerrier. Il s’en ouvrit à son suzerain qui prit la décision de laisser la jeune femme en ce palais afin de préserver la vaillance du meilleur guerrier de son terroir.
Myrtille fut consultée. Elle pleura pour la forme mais à la perspective de devenir une princesse vivant dans un palais somptueux en attendant le retour d’un amant adoré, elle se consola rapidement et demanda à être entourée de personnes de confiance pour mener une vie paisible.
Eudes donna un coffre d’objets précieux et de louis d’or à la jeune femme, lui prodigua des conseils pour en user à bon escient et lui promit de veiller à ce que Florent reste en vie et vienne la rechercher si toutefois elle acceptait de le suivre en son manoir en abandonnant un palais digne de la reine de Saba.
Le suzerain confia à son vassal qu’il tâcherait de trouver un palais aussi beau pour son Hélène car, de son côté, s’il était moins passionné que Florent, il pensait que l’amour ne faisait pas bonne mesure avec les combats. Les guerriers d’ Hannibal s’étaient enlisés dans les délices de Capoue et le général victorieux jusqu’alors, avait perdu le bénéfice de son avantage sur Rome avant d’être défait dans une ultime bataille.
« Ne perdons pas notre influx guerrier mon ami car les corsaires et les pirates, émules de Barberousse, nous ont à l’œil et sont peut-être en train de préparer une embuscade pour nous faire tomber. Je me déferai d’Hélène à mon tour, la dotant richement et lui donnant de quoi vivre dans le luxe. Nous les reprendrons à notre retour si elles le souhaitent.
En attendant, allons de l’avant et tâchons de mener à bien notre décision de débarrasser le pays de ces barbaresques qui infestent les bords de la mer bleue, berceau de notre civilisation ».
La quête guerrière se poursuivit et les combats jalonnèrent la route de la vaillante escouade prête à accomplir son destin.
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