Sur
une plage poudrée d’or et de nacre, trois dames vêtues de blanc jouent de la
harpe pour attirer les anges. Mais les anges pleurent et des larmes de sang
ruissellent sur les murs calcinés de Cana où jadis furent célébrées de bien
jolies noces. L’eau fut transformée en vin, pour égayer le festin d’un village
paré de ses plus beaux atours. Aujourd’hui, ce sont de beaux enfants que l’on
retire des décombres, de belles fillettes aux joues rebondies, hélas !
masquées de cendres grisâtres, aux couleurs de la mort. Personne ne peut leur
rendre la vie.
Les
anges sont intervenus auprès de l’Éternel, sans réponse.
Ils aimeraient se révolter mais ils ne le peuvent pas. Dieu les a créés à son
image. Alors ils attendent en pleurant la venue des enfants. Pour les consoler,
ils ont préparé de jolies ailes toutes blanches.
D’indélébiles
taches de sang déparent l’éblouissante clarté de ces tenues d’apparat. Alors
les anges transforment ces points écarlates en cœurs rutilants, pour clamer
dans l’univers, l’innocence de ces petites vies abandonnées à la folie humaine.
Les trois dames s’en
vont en laissant les flots engloutir les harpes dont elles ne joueront plus
désormais « Nous ne serons jamais que les Parques » soupirent-elles
et le vent les emporte ailleurs, toujours ailleurs …
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