Céleste, la cavalière venue du fin fond
d'un cratère, équipée de feu sur un cheval couleur de neige parcourt les
chemins à la recherche de son destin.
Elle l'aperçoit un jour, en haut d'une
colline. Il est tout de noir vêtu. Son heaume rutile de jais, des rubis
étincellent sur sa cuirasse et sa lance renvoie des éclats de soleil. Céleste
ne craint pas la rudesse du choc mais elle doit user de ruse pour l'attirer au
bord du ruisselet où elle se tient. Etoile d'or, son cheval fée se désaltère et
elle attend qu'un nuage ourlé de pourpre la nimbe amoureusement pour dégrafer son
corselet. Sa gorge palpite comme deux colombes. Le mirage est parfait : la soie
du nuage resplendit au soleil couchant.
Alors le chevalier noir n'y tient plus, il
va droit devant, brûlant d’étreindre cette femme qui l'outrage par sa beauté et
sa sensualité.
Tandis qu'il croit la transpercer de sa
lance, il tombe à la renverse, sa tête explose. Céleste lui a donné un coup de
masse à l'endroit précis où sa visière découvre son regard d'aigle.
Le chevalier noir flotte un instant dans
un halo de fumée bleue où volent des oiseaux. Céleste lui laisse la vie sauve
mais elle détruit son armure et lui intime l'ordre de ne plus jamais se trouver
sur son chemin. Elle s'empare de son cheval qu'elle offrira à un paysan dans un
hameau perdu puis après s'être restaurée de bouillie et de pain bis, elle
reprend sa route, à la recherche d'un chevalier ardent car ils sont nombreux en
notre monde et voyagent toujours à l'affût d'un mauvais coup.
Enveloppée dans son nuage ouaté, Céleste
va, confiante en son étoile et des mésanges bleues lui forment une traîne.
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