Dans sa robe bouton d’or, la princesse
Nolwenn courait dans les bois à la recherche de muguet et de fleurs à
clochettes bleues pour orner la table des invités.
Soudain elle se trouva face à un loup.
Son regard fauve se reflétait dans l’or de sa robe, y créant une nuance
insolite. Nolwenn en laissa tomber le bouquet qu’elle avait cueilli, croyant sa
dernière heure venue. Mais le loup, loin de se jeter voracement sur elle, se coucha
à ses pieds et s’endormit. Nolwenn s’assit sur une souche de bois et bougea le
moins possible espérant revenir au palais saine et sauve.
Les heures passèrent, un voile noir
envahit le bois et Nolwenn sombra dans une somnolence à éclipses.
La lune déchira les chênes et éclaira la
bête endormie qui se redressa tout à coup.
Un prince charmant se tenait auprès de
la princesse qui avait conjuré le sort en ne s’enfuyant pas à son approche.
Les gardes du palais apparurent portant
des lanternes. Ils furent surpris de trouver leur princesse endormie auprès d’un
beau jeune homme qui avait l’allure et les manières d’un prince.
Le couple rentra triomphalement dans ce
qui deviendrait bientôt le palais royal.
Le prince Werther et la princesse
Nolwenn apprirent à se connaître et à s’aimer. Bientôt, il fut question de
fiançailles.
D’énormes bouquets de muguet et de
fleurs des bois furent mis dans des vases de Saxe et de Chine.
Le prince Werther offrit à sa promise
les joyaux de son royaume et obtint sans peine de sa belle la promesse de ne
jamais faire tuer un loup sur leurs terres. L’excès de chasse dans sa famille
avait conduit une fée à le métamorphoser en loup jusqu’à ce qu’une jeune et
belle princesse s’endorme auprès de lui.
« Nolwenn chérie, vous m’avez sauvé
d’une triste errance. Je vous en chérirai davantage.
-
Mon ami, vous aviez si peu l’air d’un loup que votre regard s’est fondu
dans le jaune bouton d’or de ma robe. Que cette fleur modeste apparaisse sur
notre blason : elle vous a sauvé d’une cruelle métamorphose ! ».
Les
jeunes gens s’embrassèrent et se reposèrent à l’ombre d’une charmille,
conscients d’être devenus des personnages de contes de fée !
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