Debout sur ses grands étriers, Don
Quichotte part droit devant et s’attaque à la pauvreté qui obscurcit le
royaume, miroir de Dieu sur terre. Sa dulcinée, il l’a recrutée sur les
escaliers de la Butte Montmartre et il est fermement décidé à bouter la misère
qui a ensorcelé le monde des Bien Nés.
Ils en veulent toujours plus, les Bien Nés et même quand ils viennent de gens de
peu, ils ont les dents longues, pressés de rattraper le temps perdu. Tant pis s’ils
doivent écraser des mendiants en chemin, ils ont pris la voie royale où fleurissent
les roses et laissent les orties aux paysannes qui veulent en faire de la
soupe.
Un jour, un enfant de dix ans, bon
élève, amoureux du savoir, se défenestra alors que les huissiers avaient délogé
sa famille et mis ses pauvres biens sur le trottoir.
Plus d’école, plus de savoir, la
vie dans la rue, cet enfant ne supporta pas ce coup dur du destin et préféra se
donner la mort sur les lieux mêmes où il avait cru ce qui était écrit dans les
livres.
Le bonheur n’était pas de ce monde,
il le trouverait dans les nuages !
C’est ce que Don Quichotte se
remémorait lorsqu’il faiblissait et que son écuyer le mettait en garde contre l’inanité
de son action. Plutôt mourir que faiblir disait-il aux oiseaux et il allait,
poussant sa Rossinante sur les chemins caillouteux.
Le laisserons-nous aller seul dans
son combat ?
Si vous ne voulez plus que les enfants meurent
dans les rues ou que des familles entières n’aient plus de larmes pour pleurer,
joignez-vous à lui, formez un beau cortège pour que l’espoir renaisse et
fleurisse les cœurs.
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