Mes belles, mes tourterelles, je
vous attends du haut du grand chêne où je
me suis posé il y a tant d’années.
Mes cheveux ont blanchi mais mon cœur
est toujours ardent et je sais que ma fougue en imposerait à plus d’un jeune
prince rêveur et amoureux.
Croyez-moi, mes belles, mes
tourterelles, laissez-vous porter par la vague de mon désir, vous ne le
regretterez pas.
Mais seul le vent répondit à ses
propositions et le roi s’endormit en rêvant que des tourterelles lui
prodiguaient mille caresses, lui rendant ses vingt ans.
Une tourterelle bleue mit à profit
l’abandon du roi pour effleurer son corps avec beaucoup de délicatesse,
laissant derrière ses caresses une poudre d’or qui remédia aux blessures du
vieux guerrier, lui donnant une seconde jeunesse.
À l’aube, un phaéton doré
apparut dans le ciel, précédé de boules de feu qui jaillissaient en bouquets et
le roi prit place dans ce bel attelage tracté par des chevaux de lune. Une
princesse l’accompagnait, mutation de la tourterelle du grand chêne et tous
deux s’envolèrent vers un ailleurs bleuté. Un palais de marbre rose abrita
leurs amours et le roi vécut très longtemps car sa princesse, Esther, veilla
toujours sur lui avec infiniment d’amour.
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