Dans « le vert paradis des amours enfantines »,
Pierrot et Colombine se donnent la main et jouent à la balle tandis qu’un
orchestre interprète menuets, quadrilles et mazurkas sur une vaste scène où des
couples costumés et masqués s’adonnent aux plaisirs de la séduction.
« Belle Marquise, vous me faites mourir d’amour »
et vous beau Dom Juan, vous m’apportez les rêves ailés des dieux éternels.
Pendant ce temps, Pierrot et Colombine échangent des
serments puis ils se séparent pour écrire la transcription de leurs transports
amoureux.
Pierrot cède à la mélancolie et s’adresse à la lune pour lui
faire part de ses inquiétudes alors que Colombine multiplie les doux mots d’amour.
Si bref est le temps des amours et si long est celui des
regrets !
Alors Colombine ne veut pas se tromper. Pierrot est charmant
mais il est si rêveur ! Sa manie de se confier à la lune le rend suspect,
à ses yeux, de détournement d’amour car cet astre aux étranges reflets incarne
les dérives de la Carte du Tendre.
Arlequin, si burlesque, si fantasque, si rieur, a des mains
caressantes et il aime l’entraîner dans les bosquets pour l’inviter à folâtrer
en sa compagnie !
Et puis il y a surtout l’énigmatique roi de cœur dont les
lèvres sont si prenantes, si sensuelles et si porteuses du sceau de l’amour
éternel dont tout le monde rêve !
Cependant Colombine craint, à le suivre, de se trouver
entraînée dans la mer des passions dont personne ne revient indemne.
Alors elle se contente d’écrire et de jeter des mots fous,
ceux que chacun a envie d’entendre, faute de pouvoir les suivre car l’amour
courtois s’est enfui de ce monde, nous laissant étrangement orphelins !
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