Silhouette juvénile, tics prononcés lors de débats, une
ardente foi pour la sauvegarde d’une planète mise à mal par une
industrialisation forcenée, le ministre de l’écologie reste fidèle au poste en
dépit de son désir de reprendre la route des forêts oubliées.
Chacun se souvient de l’amour qu’il éprouvait, en Amazonie,
pour un oiseau rare dont l’espèce était menacée.
Avec l’agilité d’un Mowgli des temps modernes, il parcourait
la terre, soucieux de noter çà et là les avancées de la dévastation annoncée et
pulvérisée d’une chiquenaude par les financiers d’un monde voué à l’attrait de
l’or.
De même que les Espagnols avaient détruit des civilisations
riches en idéaux et hiérarchisées, de même, des personnages influents, agissant
par cercles d’intérêts, quadrillent des mondes disparates pour imposer une
monnaie qui devient le passeport de tout homme se réclamant d’une modernité
pour le moins douteuse.
Fini le mythe de la Renaissance qui se voulait l’arbitre des
élégances, du beau langage et de l’art allié à la vertu !
Les sciences modernes sont tombées sous le joug du dollar
roi !
Que pèse un petit oiseau face à ces grands argentiers qui
mènent le monde ?
Des animaux de poids, éléphants, rhinocéros, baleines et
tant d’autres disparaitront peut-être de la nature qui croule également sous l’amoncellement d’immondices envahissant les rivières, les
mers et les friches industrielles, défigurant
notre belle mappemonde et lui ôtant sa pureté originelle !
Foin de toutes ces considérations et revenons à notre
ministre de l’écologie !
Quel portefeuille accepté par un prosélyte des équilibres
naturels ! C’est un peu comme si l’on confiait le ministère de l’Intérieur
à une personnalité de l’acabit de Monseigneur Vingt Trois !
Si le fondateur d’Ushuaia a finalement accepté ce
portefeuille brulant, c’est qu’il s’est senti, à l’âge de la maturité, capable
d’affronter les vicissitudes de la tâche gouvernementale.
Si l’on revoit son parcours, on ne doit pas retenir de lui l’image
d’un baladin de la Terre.
Lors du sommet de la Terre du 2 Septembre 2002 à
Johannesburg, le Président Jacques Chirac prononça une phrase qui fit le tour
du monde : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ».
Or nous savons, à présent, que c’est Nicolas Hulot qui lui
offrit ce précieux joyau !
Il fut toujours celui qui murmura à l’oreille des présidents
français et la réussite de la COP 21 lui doit beaucoup.
A cette époque, il parcourut le monde afin de sensibiliser
les puissants à la noble cause de la Terre et il occupa des bureaux
présidentiels à titre gratuit pour tisser la toile d’araignée géante que n’aurait
pas désavouée Cédric Villani animé lui aussi par de nobles desseins.
Peu lui chaut la recherche des honneurs et des richesses !
Chacun d’eux poursuit sa tâche en faisant sienne une notion
de la république romaine, aujourd’hui tombée en désuétude, la vertu !
Ce nom, virtus, était au centre de la république romaine et
lorsqu’elle ne fut plus incarnée par des hommes dignes de ce nom , l’empire
naquit avec son corollaire de vices, de murs et de guerres jusqu’à la chute d’un
état qui avait régné sur le monde.
Dans ses satires, le poète Juvénal montrait déjà des romains
pressés de quitter la capitale pour échapper à la promiscuité, le bruit et ce
qui ne s’appelait pas encore, la pollution !
O tempora ô mores comme le disait Cicéron dont on coupa les
mains qui avaient écrit Les Catilinaires, dénonçant la corruption, avant de le
poignarder à mort !
On croit toujours que les valeurs, la paix, la démocratie
sont éternelles : hélas, elles ne le sont pas :
Tout peut disparaître, l’être humain y compris !
Souvenons-nous de la disparition inexpliquée des dinosaures
puis de la mort de l’homme de Neandertal !
Notre berceau commun, la Terre peut également se dissoudre
dans un cataclysme inouï !
Soutenons notre ministre de l’écologie car le salut de tous
est un mince filet d’argent sur le cours du temps qui prend sa source dans les
hauts lieux de la légende, mystérieux et fragiles !
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