Un soir de clair de
lune, j’ai écrit une lettre à mon ami Pierrot mais il n’a pas pris la peine de
la lire car il était occupé à conter fleurette à une belle au corselet orné de
roses safranées.
Alors je me suis
consolée en tressant une magnifique couronne de fleurs tropicales, feuillages
et fruits sauvages où éclataient lys blancs, orchidées et flore polynésienne. Ainsi
coiffée, je suis allée par les chemins du rêve où sifflaient les oiseaux de
paradis.
Au détour du chemin, j’ai
aperçu Pierrot qui pleurait son amour déçu sur un banc mais je ne lui ai pas
accordé le moindre regard. Bien m’en a pris car un alizé m’a offert le prince
de mes lectures enfantines, enturbanné, chaussé de cuir souple, au corps révélé
par une ligne de grand couturier, au visage de séraphin.
Craignant néanmoins
une déception future, je l’ai gratifié d’un sourire puis j’ai imploré la fée de
ma destinée de m’envelopper dans un nuage nacré pour me soustraire à sa vue.
Et c’est ainsi que je
suis partie définitivement dans un grand voilier blanc pour un ailleurs
turquoise et émeraude au sable fin poudré des étoiles d’or des sirènes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire