Prisonnier de la plus
haute tour d’un château légendaire, le chevalier noir, à genoux, son épée Lumineuse
fichée dans le sol entre ses deux mains jointes, adresse à Dieu et à sa Dame
une prière pour retrouver la liberté.
« Dieu, le ciel m’est
témoin que je n’ai jamais aimé la guerre et que si j’ai enfourché mon destrier,
c’était pour délivrer le royaume d’ennemis félons, pris du désir de massacrer
les populations qui vivaient de leur travail.
Quant à toi, Aude, ma
douce, ma mie, aux rubans couleur de feu que j’arbore toujours au moment des
combats, précieux car ils te représentent, si je dois mourir, que ton image, du
moins, ne me quitte pas !
Aude, l’idée que tu
aies pu offrir ton corps à un autre que moi m’est insupportable et pourtant je
ne souhaite pas que tu sois entrée dans un monastère pour des épousailles
divines.
S’il m’arrive la joie
de la délivrance, je te reconnaîtrai entre mille dames de haut lignage, ridées,
aux cheveux blancs.
Je placerai un genou à
terre et demanderai ta main, humblement et sûrement, fidèle à l’amour courtois
et à ses lois poétiques pour un amour éternel si tu as eu la sagesse de m’attendre,
et nous entrerons tous deux dans la ville céleste où vivent les amants ».
Le vent emporta la prière du chevalier noir et une
jeune fille au nom prédestiné de Céleste, l’accueillit sous la forme du
battement de cœur d’une tourterelle et en fit son talisman.
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