Ils sont passés dans
un grand tourbillon de roses et de jasmins, les beaux hommes d’antan, portant
des cannes d’ivoire à pommeau d’argent, cambrés et sémillants, ardents, prêts à
chanter des romances auprès d’une belle au piano.
Ils sont passés et je
ne les ai pas vus, courbée que j’étais sur un parchemin pour cerner le mot
ciselé en une arabesque magistrale.
Ils sont passés et je n’ai
pas vu les années s’égrener comme les perles d’un chapelet.
Et lorsqu’enfin je me
suis trouvée libérée de toutes ces recherches fiévreuses, j’étais ridée comme
la surface de l’étang de mes rêves, en compagnie de beaux cygnes blancs.
Alors j’ai contemplé les nuages, je les ai captés avec
leurs mystérieux messages et ô miracle, ils sont revenus, les princes de la
Belle Époque avec leur accent chantant, leur phrasé sublime
et je suis devenue leur humble servante.
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