Sous la voûte des
cieux, j’ai contemplé les étoiles jusqu’à ce que l’une d’entre elles se détache
de son mystérieux parcours et éclate en une gerbe de roses cristallines.
Dissimulées dans l’herbe,
elles sont devenues l’espace d’un soir un trésor fabuleux et je me suis amusée
à les ramasser pour en faire une parure dédiée à la déesse de la beauté, une
immortelle insaisissable et rarement aperçue par un soir d’été.
Un cavalier est apparu
dans un fracas de tonnerre mais loin d’avoir peur, je l’ai regardé et il a mis
pied à terre. Dans une manœuvre habile il tenta de m’ôter la parure tout en
feignant de m’aimer à l’instar d’une reine mais j’ai usé d’une formule magique
qui l’a incité à reprendre son voyage de coureur des chemins et pour remercier
la déesse de m’avoir aidée à sauver ma vie, je suis partie pour Compostelle,
avec une pèlerine attachée par des coquillages et un bâton sculpté à la main.
Sans doute voulez-vous
connaître ma formule magique ? Elle est très simple et peut être usitée
sous tous les cieux : « Honni soit celui qui prétend être ce qu’il
n’est pas » !
J’ai enfin mis un
point final à cette belle soirée en plaçant les roses de cristal dans un
bouquet champêtre, espérant qu’une pie viendrait s’en emparer pour les offrir
aux petites filles qui errent sur les routes en compagnie de leurs parents.
Chassés de partout, ces êtres diffamés que l’on
appelle roms et qui ont parfois pour tout trésor un vieil accordéon qui pend
sur leur épaule, emmènent avec eux la poussière de nos chemins oubliés, ceux qui
mènent à la fraternité !
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