Des ailes fleuries aux
pieds, le vent s’est engouffré dans une vallée protégée par les dieux.
Il a soufflé doucement
sous forme de brise parfumée et a sillonné une oasis embaumée par les orangers
et le jasmin. Les jeunes filles affairées à collecter des roses pour en faire
des flacons d’eaux vives ou de créations culinaires ont senti leurs jupons
gonfler sous l’action du vent coquin, décidé à leur envoyer un signe amical en
raison de leur beauté.
Le maître des lieux l’a
accueilli avec bienveillance et le tapis royal s’est empli de pyramides de
dattes, de jarres de miel et d’huile d’olive, de lait parfumé des fleurs de
tout le ruban formé par la rivière miniature.
Le vent n’était pas seul : un cortège de jeunes
princes s’est empressé de déposer de très beaux présents pour les dots des
jeunes filles : colliers de perles de l’océan, bracelets d’ambre, sautoirs
d’or et de pierres fines, ceintures d’argent et de vermeil, bracelets de
chevilles en tourmaline et en topazes, serpentant comme les flammes du dragon
sur les jambes des belles.
C’est alors qu’elle
est enfin venue, celle qui devait éclipser toutes les autres, la princesse aux yeux
couleur de mer, aux longs cheveux tressés finement, au port altier souligné par
un pendentif de vermeil ouvragé où brillait une turquoise de la plus belle eau.
Elle a décliné tous les présents mais elle a offert son plus beau sourire au
vent de fleurs qui l’a emmenée, séance tenante, dans son royaume tandis qu’éclataient
les youyou de la fête !
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