Bella
Bella, bellissima, mon bonheur du jour à demi endormie, je me glisse sous tes draps brodés
de nénuphars et nous voguons tous les deux sur la rivière argentée, dans une
jonque aux voiles de pourpre.
En poursuivant les poissons aux nageoires bleutées, nous
arrivons dans une grotte nacrée où réside le dieu de la rivière. Son escorte de
naïades nous sert des coupelles de riz
au jasmin, accompagnées de semoule et de crème à l’orange.
Ma belle souhaite ensuite se retirer dans une conque qui
servit jadis à la naissance de Vénus et je me promène, le long de la rivière,
en déclamant des poèmes écrits à l’impromptu, comme on le faisait naguère, à la
cour des rois.
Les poèmes deviennent une tour où les beaux esprits se
rencontrent et je vais, d’étage en étage, à la recherche d’une âme-sœur mais c’est
en vain que je prononce les plus beaux poèmes d’amour que j’ai écrits durant le
tournoi des assauts courtois.
C’est finalement un rossignol qui gagne le premier prix et
je repars à la recherche de ma belle, heureux de la découvrir, aussi belle dans
la nacre que dans la soie puis nous repartons vers le palais pour nous unir
jusqu’à la fin des temps !
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