Conte pour Ninon
Ninon se mire dans l’eau de la rivière où elle souhaitait
prendre des écrevisses.
Comme Narcisse, fasciné par son reflet, elle oublie sa
mission et se laisse prendre au piège de sa propre beauté.
Un jeune berger la délivre de cet envoûtement, la relève avec
délicatesse et pose ses lèvres sur sa main fine, épargnée par la rudesse des
travaux quotidiens.
Boris et Ninon se dirigent vers la bergerie où réside le
jeune homme.
L’enceinte est fleurie d’orchidées sauvages et c’est dans ce
décor, digne de l’ Astrée, que les jeunes gens prennent place sur la balancelle
qui fait face à la colline des mille rêves où se pose Pégase.
Le cheval ailé des poètes attend que vienne le troubadour ou
la descendante de Sapho pour s’emparer de la couronne de laurier en écrivant
une ode à la nature, trop souvent négligée.
Après cette pause amoureuse et une collation à base de
cannelés aux myrtilles, Ninon reprend sa route, décide de laisser les
écrevisses en paix et rentre chez elle, décidée à ne plus porter atteinte aux
trésors que recèlent les rivières.
Elle entreprend une toile où s’enchevêtrent les visions
paradisiaques qui l’ont atteinte au plus profond de son être.
Elle écrit une ode destinée au plus beau des pâtres et
redécouvre l’alphabet de la passion.
De son côté, Boris réinvente les lettres de l’amour et c’est
le cheval ailé qui se charge de porter les déclarations des amoureux.
Amour aux mille visages, ton pouvoir est immense et moi qui
tiens la plume des amants, je t’invoque et te prie de faire régner l’amour sur
notre terre en détresse !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire