Mystère
en chambre
Cette
fois c'est décidé, jme tire : je sens qu'on va me mettre le meurtre sur le dos
! Le bouc émissaire tout trouvé : j'ai les pupilles dorées avec des reflets
jaunes, j'ai laissé mes empreintes partout, dans l'affolement !
Ma
pauvre Luciana ! Je l'ai trouvée baignant dans son sang alors que j'étais à sa
recherche : elle n'était plus à mes côtés et j'avais pensé que, comme à son
habitude, elle était partie boire un verre de lait à la cuisine et c'est là que
je l'ai vue, gisant sur le carrelage, elle qui redoute tant l'humidité, le visage lacéré, un poignard planté dans le
cœur !
Filons
avant qu'il ne soit trop tard : je ne tiens pas à croupir au fond d'une geôle !
Adieu les amis et à bientôt car mon enquête commence : l'assassin ne l'emportera
pas au paradis !
-Que
me dites-vous, Madame Belange ? Il y a une enquête criminelle dans notre
village ? C’est inouï ! Y a-t-il des suspects ?
-Pas
à ma connaissance mais je crois que nous allons tous être interrogés !
-Catastrophe
! Nous n’avons pas de temps à perdre ici ! Avec les croissants, la baguette et
le puits d’amour, vous faut-il autre chose, Madame ?
Non
merci, ça ira pour la journée ! Ce crime, de plus, m’a plus ou moins coupé
l’appétit ! à demain Madame Bonpin ! J’espère que le criminel sera sous les
verrous lorsque je reviendrai !
Dans
le village nommé Charme d’églantier, la vie devint trépidante : plus de
calme comme jadis !
Des
journalistes vinrent accompagnés de cameramen faire des reportages et comme
personne ne savait rien, on supputa mille et une hypothèses extravagantes, au
fil de l’humeur et de la fantaisie des éditorialistes qui cherchaient, non pas la vérité, mais une
présentation folklorique du meurtre.
Botanistes
et chercheurs se mirent à chercher les églantiers qui étaient à l’origine du
nom si particulier du village mais ils n’en trouvèrent pas.
Une
centenaire leur confia que c’était par dérision que ce nom étrange avait été
attribué lors d’une mise en demeure de trouver un nom pour la petite bourgade.
Et puis ajoute-t-elle en découvrant ses gencives édentées, il y avait une très
jolie jeune fille, prénommée Eglantine et on voulut, par ricochet, lui
témoigner l’admiration que la gent masculine lui portait.
Pendant
ce temps, moi, le seul témoin présent de la découverte du corps, j’étais
loin !
Je
suis allée me réfugier dans mon second chez-moi, un ravissant manoir dont je
n’occupe qu’une mansarde où je me pelotonne chaque fois que je rencontre des
difficultés et cette fois, c’est un énorme chagrin qui me taraude puisqu’il s’agit
de l’assassinat de ma meilleure amie !
En
dégustant un bol de lait qui chasse souvent tous mes soucis, je me suis
remémoré les événements de la soirée fatale : nous avions joué gaiement
aux petits chevaux puis nous nous étions endormies jusqu’à la fatale découverte !
Mais
qui avait pu venir et perpétrer cet horrible crime ?
Il
fallait que je retourne au village pour étudier toutes les hypothèses !
Cette
décision prise je décidai de surseoir un peu afin que tout le monde m’ait
oubliée : après tout j’étais la coupable désignée !
Je
profitai donc de la quiétude du manoir et laissai les jours passer jusqu’au
jour où je m’armerais de courage et de pugnacité pour jouer les Miss Marple et
mener l’enquête jusqu’à l’arrestation de l’abominable criminel qui avait tué
mon amie la plus chère !
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