mardi 22 juillet 2025

La reine des pavots

 



Dans un royaume insulaire où poussaient des pavots multicolores vivait une reine, Féodora, à la beauté byzantine.

Elle aimait se promener dans son royaume, sous bonne escorte. Son grand plaisir consistait à dessiner, peindre et décrire dans des odes à la beauté son île sous toutes les formes.

Un jour, alors qu’elle s’appliquait à reproduire sur son carnet à dessins une ronde de dauphins, une escouade de dragons fondit sur elle, neutralisant son escorte dévouée qui tenta, en vain, de jouer du poignard. Les écailles des dragons étaient si épaisses que la pointe des poignards s’émoussait et perdait toute efficacité. En représailles, les  dragons infligèrent des brûlures aux serviteurs de la reine qui ne purent empêcher le chef ennemi, Drogon, qui portait un énorme rubis sur le front, d’emporter leur reine.

Désespérés de n’avoir pu lui venir en aide, ils revinrent au palais rendre compte de la situation au grand chambellan Armel. Cet homme de confiance fit étendre des filets dans l’environnement royal afin d’empêcher une invasion possible de dragons.

Ensuite, il dirigea un conseil pour concevoir un plan destiné à la délivrance de leur reine.

Pendant ce temps, Féodora découvrait le décor dans lequel elle allait devoir vivre.

C’était un royaume granitique où poussaient de rares fleurs. Le palais en cristal de roche s’avéra être d’un confort étonnant. Les appartements mis à sa disposition étaient dignes de son rang.

Drogon eut le bon goût de ne pas se montrer et délégua à des dames d’honneur le soin de tout mettre en œuvre pour que la reine se plaise en son palais. De fait, mise à part sa captivité implicite, Féodora avait tout pour être heureuse. Néanmoins, elle pensait à son royaume avec nostalgie et elle se demandait ce qu’il était advenu de la sérénité des habitants. Ses pavots lui manquaient et elle demanda l’autorisation de peindre sur les murs de sa chambre ces fleurs fragiles symbolisant le soleil.

Drogon consentit à ces embellissements et il fit préparer la pièce pour qu’elle devienne un atelier de peinture.

Tous les meubles furent placés dans une chambre proche de la sienne.

Du fait de cette connivence artistique, il eut l’impression d’avoir fait un pas vers la séduction de Féodora qui s’avérait difficile de par son apparence mais possible grâce à une union des âmes transformant les écailles en symboles d’amour.

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